mardi 13 mai 2014

Libre d'apprendre blog 05, L'enfant s'éduque lui-même 4 ; Leçons de l'école Sudbury Valley

L'enfant s'éduque lui-même 4 ; Leçons de l'école Sudbury Valley
Depuis quarante ans, des enfants ont été éduqué par eux-même à cette école.


L'école Sudbury Valley a, pendant les quarante dernières années, été le secret le mieux gardé de l'éducation américaine. La plupart des étudiants en éducation n'en ont jamais entendu parler. Les professeurs d'éducations ignorent ce dont il s'agit, pas par intention malveillante mais simplement parce qu'ils ne peuvent pas l' intégrer à leurs schémas de pensée éducative. Le modèle d'éducation proposé par Sudbury Valley n'est pas une variation de l'éducation classique. Ce n'est pas une version innovante de la scolarisation traditionnelle. Ce n'est pas une école Montessori, une école Dewey ou une école constructiviste basée sur Piaget. Il s'agit d'une chose entièrement différente. Pour comprendre cette école, nous devons premièrement l'observer avec un état d'esprit différent de celui qui domine la pensée éducative actuelle. Nous devons commencer par cette simple pensée : Les adultes ne contrôlent pas l'éducation des enfants, les enfants s'éduquent eux-mêmes.


Mais le secret sort et se répand grâce aux étudiants et à ceux qui ont expérimenté l'école Sudbury Valley personnellement. Aujourd'hui il y a une vingtaine d'écoles à travers le monde inspiré par le modèle Sudbury Valley. Je prédis que d'ici cinquante ans, si ce n'est pas plus tôt, le modèle Sudbury Valley sera présenté dans tous les manuels officiels d'éducation et sera adopté par de nombreuses écoles du système public. Dans cinquante ans, je prédis que l'approche éducative d'aujourd'hui sera vue comme les restes barbares du passé. Les gens se demanderont alors pourquoi le monde à mis autant de temps à comprendre, adopter et soutenir une idée aussi simple et évidente sur laquelle l'école Sudbury Valley est fondée : Les enfants s'éduquent eux-même, nous n'avons pas à le faire pour eux.


Dans mon précédent acompte, j'ai résumé les preuves qui démontre que l'enfant chasseur-cueilleur apprend à travers leur propre autodétermination dans le jeu et l'exploration une quantité de connaissance extraordinaire pour devenir un adulte efficace. Dans l’acompte qui précède avant cela, j'ai montré que l'enfant dans notre culture apprenait certaines des leçons les plus difficiles qu'ils apprendront dans leurs vies bien avant qu'ils ne commencent la scolarisation, et cela, entièrement de leur propre initiative sans la direction ou l’encouragement d'un adulte. Et maintenant, basé sur les expériences de l'école Sudbury Valley, Je soutiens que l'auto-éducation fonctionne aussi bien pour l'enfant en âge pour l'école et les adolescents dans notre culture comme elle fonctionne pour les enfants de la maternelle et les chasseurs-cueilleurs.


Pendant plusieurs années, j'ai eu l'opportunité d'observer l'école Sudbury Valley, à la fois comme le père d'un élève qui y a été et comme un académicien qui a utilisé l'école comme une ressource pour étudier le jeu et l'enseignement autodirigé. Je vais vous en dire un peu plus à propos de l'école.

Premièrement, quelques faits prosaïques. L'école a été fondé il y a 40 ans et a été depuis lors continuellement en activité. Il s'agit d'une école de jour privé, à Framingham au Massachusetts, ouverte aux élèves âgés de quatre ans jusqu'à l'âge de fin de lycée. L'école n'est dans aucun sens élitiste. Elle admet des élèves sans prendre en considération les mesures des performances académiques et fonctionne avec un budget par enfant qui est la moitié moins celui qui est utilisé par les écoles publiques. L'école a actuellement 200 élèves et dix adultes membres de l'équipe. Il s'agit d'une résidence victorienne et d'une grange réaffectée qui se trouve sur un domaine de 4 hectares dans une partie de la ville qui était largement rurale lorsque l'école ouvrit. Maintenant voici les faits les plus remarquables concernant le fonctionnement de l'école :

L'école fonctionne comme une démocratie participative


L'école Sudbury Valley est premièrement et avant tout une communauté dans laquelle les enfants et les adolescents expérimentent directement les privilèges et les responsabilités d'un gouvernement démocratique. Le premier corps administratif est la réunion de l'école, qui consiste de tous les élèves et tous les membres de l'équipe. Avec l'acquis qu'une personne est égale à un vote, les réunions de l'école qui se déroule une fois par semaine permettent de créer toutes les règles de l'école, de prendre les décisions à propos des dépenses de l'école, d'établir des comités pour superviser le fonctionnement journalier de l'école, recruter et renvoyer les membres de l'équipe. Dans tous ce processus de l'école, les enfants de quatre ans ont le même droit de vote que les élèves plus vieux et les membres de l'équipe adulte.

Aucun membre d'équipe de l'école n'a de fonctions immuables. Les contrats sont tous d'un an, qui doivent être renouvelés chaque année à travers des élections à scrutin secret. Comme les élèves votants sont plus nombreux que l'équipe par un rapport de 20 pour 1, les membre de l'équipe qui survivent à ce processus et qui sont réélus année après année sont ceux qui sont admirés par les élèves. Ce sont des personnes aimables, éthiques et compétentes qui contribuent significativement et positivement à l’environnement de l'école. Ce sont des adultes que les élèves souhaitent d'une certaine façon imiter.

Les règles de l'école sont imposé par le comité de justice, qui change régulièrement de membres mais qui inclut toujours un membre de l'équipe et des élèves qui représentent l’éventail complet des âges à l'école. Quand un élève ou un membre de l'équipe est accusé par une autre personne de la violation d'une règle, l'accusateur et l'accusé doivent apparaître devant le comité de justice qui détermine l'innocence ou la culpabilité, et dans ce dernier cas, décide de la sentence appropriée. Les membres de l'équipe sont traités de la même façon que les élèves. Personne n'est au-dessus de la loi.

L'école n'interfère pas avec les activités des élèves

Les élèves sont libres, toute la journée, chaque journée, de faire ce qu'ils souhaitent à l'école, tant qu'ils ne violent pas l'une des règles de l'école. Les règles ont toutes été faites par les réunions de l'école et concernent principalement la protection des opportunités de l'école et des élèves de poursuivre leurs propres intérêts sans être entravé par les autres. Les membres de l'école ne doivent pas faire de bruit dans les lieux désigné « espace de silence », employer abusivement les équipements ou oublier de les ranger après utilisation, dégrader la propriété de l'école, utiliser des drogues illégales sur le site de l'école ou se comporter d'une quelconque façon à l'égard d'une autre personne qui donnerait le sentiment à cette personne d'être tourmenté. Les comportements de cette sorte amènent des plaintes auprès du comité de justice.

Aucune des règles de l'école ne concerne l'apprentissage. L'école ne donne pas d'examens. Elle n'évaluent pas ou ne diplôme pas les progrès de l'élève. [1] Il n'y a pas de programme à suivre et aucune tentative de motiver les élèves à apprendre. Les cours ont lieu seulement quand les élèves prennent l'initiative de les organiser et durent aussi longtemps que les élèves le souhaitent. De nombreux élèves ne rejoignent jamais un cours et l'école ne voit pas de problème avec ça. Les membres de l'équipe à l'école ne se considèrent pas eux-même comme des enseignants. Ils sont plutôt des membres adultes de la communauté qui fournissent une grande variété de services, incluant un peu d'enseignement. La plupart de leurs « enseignements » sont de la même sorte que l'on peut trouver dans n'importe quel habitat humain, ce qui implique de répondre sincèrement aux questions et de présenter des idées dans le contexte de véritables conversations.

L'école est un environnement riche pour le jeu et l'exploration, et donc pour l'apprentissage.

Apprendre à l'école Sudbury Valley est avant tout largement accidentel. Cela survient comme un effet secondaire lorsque l'élève s'autodétermine par le jeu et l'exploration. L'école est un environnement merveilleux pour jouer et explorer. Elle fournit de l'espace et du temps pour rendre possibles de telles activités. Elle fournit aussi de l'équipement, dont des ordinateurs, une cuisine complètement équipée, une menuiserie, une espace artistique, des équipements de jeux, des jouets de diverses sortes et de nombreux livres. Les élèves ont accès à un étang, un terrain et une forêt proche pour les jeux extérieurs et l'exploration. Ceux qui développent un intérêt spécial qui nécessite de nouvelles pièces d'équipement pourraient convaincre la réunion d'écoles de l'acheter, ou ils pourraient récolter de l'argent et l'acheter eux-même par des moyens variés, comme la vente de biscuit à l'école.

Les ressources les plus importantes à l'école pour la plupart des élèves, sont les autres élèves qui ont parmi eux un éventail énorme d’intérêts et de capacités. Comme l'école mélange librement les âges, les élèves sont régulièrement exposés aux activités et aux idées des autres qui sont plus vieux et plus jeunes qu'eux-mêmes. Le mélange des âges offre aux enfants plus jeunes des opportunités continues d'apprendre des plus vieux. Par exemple, de nombreux étudiants à l'école ont appris à lire comme un effet secondaire par la pratique de nombreux jeux qui impliquent des mots écrits (ce qui inclut les jeux vidéo) avec des élèves qui savent déjà comment lire. Ils apprennent à lire sans être conscient qu'ils sont en train de le faire.

La plupart des explorations des élèves à l'école, particulièrement chez les adolescents, ont lieu à travers les conversations. Les élèves parlent de tout ce qu'ils peuvent imaginer, avec les uns et les autres, avec les membres de l'équipe et à travers de tels relations sont exposé à un nombre incalculable d'idées et d'arguments. Comme personne n'incarne l'autorité officielle, tout ce qui est dis et entendu dans une conversation est compris comme quelque chose que l'on peut penser, pas comme un dogme qu'il faut mémoriser ou des conseils pour réussir à un examen. La conversation, contrairement aux méthodes de mémorisation pour les examens, stimule l’intellect. Le grand psychologue Russe Lev Vygotsky à affirmé il y a longtemps, que la conversation est la fondation pour une pensée élevé, et mes observations des élèves de Sudbury Valley mon convaincu que c'était vrai. La pensée est une conversation intériorisé, la conversation extériorisé avec d'autres personnes la met en route.

Des centaines de diplômés attestent de l’efficacité éducative de l'école

Ma première étude de l'école Sudbury Valley, il y a de nombreuses années, était un suivit des diplômés. Depuis ce temps, l'école elle-même a conduit de nombreuses études sur les diplômés, qui a été publié en livres.[2] Toutes ces études ont montré que l'école fonctionne aussi bien qu'une institution éducative.

Les diplômés de l'école Sudbury Valley peuvent être trouvés aujourd'hui dans un large éventail de carrières qui sont valorisé par notre société. Ils sont des artisans qualifiés, des entrepreneurs, des artistes, des musiciens, des scientifiques, des travailleurs sociaux, des infirmiers, des docteurs et ainsi de suite. Ceux qui choisissent de poursuivre dans l'éducation supérieure n'ont pas de difficultés particulières à rejoindre les grandes écoles et l'université, incluant les plus sélectives, pas plus qu'ils en ont à bien s'y accomplir une fois inscrit. Ils sont presque unanime en rapportant qu'ils sont ravis d'être allé à Sudbury Valley et croient que l'école les a préparé bien mieux que ne le fait une école traditionnelle aux réalités de l'existence adulte. À un degré considérable ils maintiennent pendant leur vie d'adulte, l'esprit de jeu (cela signifie qu'ils gardent cette attention intense emplie de joie) durant leur carrière et leur vie qu'ils ont développé et raffiné pendant leur temps à l'école.

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Si vous souhaitez en apprendre plus sur l'école Sudbury Valley, une bonne place pour commencer est le site de l'école [3]. Le principal philosophe de l'école et aussi l'un des fondateurs de l'école est Daniel Greenberg. Ses livres et d'autres livres à propos de l'école, peuvent être trouvés sur le site de l'école. Le livre le plus récent de Greenberg, que je recommande, est « Turning Learning Right Side Up » et coécrit avec le professeur de commerce et innovateur Russell Ackoff.

Mon intérêt personnel dans le futur n'est pas de faire de la promotion pour Sudbury Valley comme institution, mais d'aider à créer un dialogue à propos du jeu, de la curiosité, de la nature humaine et de l'éducation qui proviennent en parti de l'information que produit les expériences de l'école. Jusqu'à maintenant je n'ai faits que gratter la surface. Je suis sûr que pour la plupart des lecteurs, ce que je dis soulève plus de questions que de réponses. N'hésitez pas à les poser et d'y inclure vos doutes et objections.

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1. Il y a une exception à l'affirmation que l'école n’évalue pas les élèves. Les élèves qui souhaitent obtenir un diplôme de lycée doivent préparer une thèse écrite défendant ce qu'ils ont préparé eux-même pour mener une vie d'adulte responsable. Cette thèse est défendue oralement et évalué par un panel d'adultes qui sont des membres d'autres écoles basées sur le modèle Sudbury.
2. Mon étude sur les diplômés, coécrit avec David Chanoff, a été publié dans l'American Journal of Education, Volume 94, pp 182-213. Les études les plus récentes sur les diplômés ont été publié par la presse de l'école Sudbury Valley et peuvent être trouvées sur le site de l'école.
3. L'école sudbury valley : http://www.sudval.org/

Publié le 13 Août 2008 par Peter Gray

mardi 6 mai 2014

Libre d'apprendre blog 04, L'enfant s'éduque lui-même 3; La sagesse des chasseurs-cueilleurs

Les enfants s'éduquent eux-même 3, La sagesse des chasseurs-cueilleurs
Comment les enfants chasseurs-cueilleur apprennent sans les écoles.

Pendant des centaines de milliers d'années jusqu'au temps où l'agriculture a été inventée (il y a à peu prêt 10,000 ans), nous étions tous des chasseurs-cueilleurs. Nos instincts humains, incluant tous ces moyens instinctifs par lesquels nous apprenons sont apparu dans le cadre de cette façon de vivre. Et il est naturel que dans cette série qui concerne les moyens naturels de l'enfant pour s'éduquer lui-même je pose la question : Comment les enfants chasseurs-cueilleurs apprennent ce qu'ils ont besoin pour devenir des adultes efficaces dans leur propre culture ?

Dans la dernière moitié du vingtième siècle, les anthropologues ont localisé et observé de nombreux groupes de personnes (dans les coins reculés de l'Afrique, de l'Asie, l'Australie, la Nouvelle Guinée, l'Amérique du Sud et ailleurs) qui ont maintenu une vie de chasse et de collecte sans être trop affecté par les moyens modernes. Bien que chaque groupe étudié ait son propre langage et des traditions culturelles qui lui sont propres, il a été découvert que les divers groupes étaient similaires dans de nombreuses démarches basiques, ce qui nous permet de parler d'une « façon de vivre à la chasseur-cueilleur » au singulier. Où que nous les trouvions, les chasseurs-cueilleurs vivaient dans de petits groupes nomades (autour de 25 à 50 personnes par groupe), prenaient des décisions démocratiquement, avaient un système éthique centré sur des valeurs et le partage égalitaire et avaient des traditions culturelles riches qui incluaient la musique, l'art, les jeux, les danses et des histoires ancestrales.

Il y a quelques années, pour complémenter ce que nous avons trouvé dans la littérature d'anthropologie, Jonathan Ogas (Alors un étudiant diplômé) et moi-même avons contacté un certain nombre d'anthropologistes qui avaient vécu parmi les chasseurs-cueilleurs et leur avons demandé de répondre par écrit à un questionnaire concernant leurs observations de la vie des enfants. Neuf de ces chercheurs ont répondu aimablement à notre questionnaire. À eux tous, ils avaient étudié six cultures différentes de chasseurs-cueilleurs, trois en Afrique, une en Malaisie, une aux Philippines et une en Nouvelle Guinée.

Ce que j'ai appris de mes lectures et de notre questionnaire était l'homogénéité surprenante de ces cultures. Je vais résumer ici quatre conclusions, qui je pense sont les plus pertinentes en relation à l'autoéducation. Puisque je souhaiterais que vous visualisiez ces pratiques comme se produisant maintenant, j'utiliserais le temps présent pour les décrire, même si les pratiques et les cultures elles-mêmes ont été largement détruite dans les années récentes par les intrusions du monde « plus développé » autour d'eux.

1. L'enfant chasseur-cueilleur doit apprendre énormément de choses pour devenir un adulte prospère.

Ce serait une erreur de penser que l'éducation n'est pas un sujet important pour les chasseurs-cueilleurs car ils n'ont pas grand-chose à apprendre. En réalité, ils doivent apprendre un grand nombre de choses.

Pour devenir des chasseurs efficaces, les garçons doivent apprendre les habitudes de deux à trois cents différentes espèces de mammifères et oiseaux que le groupe peut chasser, doivent savoir comment pister de tel gibier en utilisant le moindre indice. Ils doivent être capable de confectionner parfaitement les outils pour la chasse tels que les arcs et les flèches, des sarbacanes et des fléchettes, des collets ou les filets pour tendre des pièges, et doivent être extraordinairement apte à utiliser ces outils.

Pour devenir des cueilleurs efficaces, les filles doivent apprendre lesquels des variétés incalculable de racines, tubercules, noix, graines, fruits et légumes dans leur milieu sont comestibles et nutritifs, quand et ou les trouver, comment les creuser (dans le cas des racines et des tubercules), comment en extraire efficacement les portions comestibles (dans le cas des céréales, noix et de certaines plantes fibreuses) et dans certains cas comment les transformer pour les rendre comestible ou en augmenter leurs valeurs nutritives. Ces capacités incluent des aptitudes physiques perfectionnées par des années de pratique, aussi bien que l'aptitude à se souvenir, utiliser, combiner et modifier les réserves culturelles énormes partagées par une connaissance orale au sujet de la nourriture.

En addition, l'enfant chasseur-cueilleur doit apprendre à naviguer dans leur territoire énorme d'approvisionnement, construire des huttes, faire des feux, cuisiner, repousser les prédateurs, prédire les changements du temps, soigner les blessures et les maladies, aider aux naissances, prendre soin des nourrissons, maintenir une harmonie au sein de leur groupe, négocier avec les groupes voisins, raconter des histoires, faire de la musique et s'engager dans un nombre varié de danses et de rituels de leur culture. Puisqu'il y a très peu de spécialisation autre que les hommes sont les chasseurs et les femmes les cueilleurs, chaque personne doit acquérir une large fraction de la totalité des connaissances et aptitudes de leur culture.

2. L'enfant apprend tout sans que cela lui soit enseigné.

Bien que l'enfant chasseur-cueilleur doive apprendre en très grande quantité, les chasseurs-cueilleurs n'ont rien qui ne ressemble à l'école. Les adultes n'établissent pas un programme ou ne tentent pas de motiver l'enfant à apprendre, lui donner des leçons, ou surveiller les progrès de l'enfant. Quand l'on demande comment les enfants apprennent ce qu'ils ont besoin de savoir, les adultes chasseurs-cueilleurs répondent invariablement avec des mots qui signifient essentiellement : « Ils apprennent eux-même à travers leurs observations, leurs jeux et leurs explorations. » Occasionnellement un adulte peut offrir un mot de conseil ou faire la démonstration de comment faire quelque chose un peu mieux, tel que comment sculpter une tête de flèche, mais un tel aide est donné seulement quand l'enfant le désir clairement. Les adultes n'initient, ne dirigent ou n’interfèrent pas avec les activités des enfants. Les adultes ne montrent aucun signe de leurs inquiétudes pour l'éducation de leurs enfants, des millénaires d'expérience leur ont prouvé que les enfants sont des experts pour s'éduquer eux-mêmes. [1]

3. L'enfant dispose d'une quantité de temps énorme pour jouer et explorer.

En réponse à nos questions sur combien de temps l'enfant avait pour jouer, les anthropologues que nous avons sondé étaient unanimes en indiquant que les enfants chasseurs-cueilleurs qui ont été observé étaient libres de jouer la plupart si ce n'est toute la journée, chaque jour. Les réponses typiques sont les suivantes :
  • « L'enfant (Batek) était libre de jouer pratiquement toute la journée, personne n'attend de l'enfant un travail sérieux avant qu'ils aient plus d'une dizaine d'années. » (Karen Endicott)
  • « Les filles comme les garçons » (parmi les Nharo) avaient pratiquement tous les jours entiers libres pour jouer. » (Alan Barnard)
  • « Les garçons (Efé) étaient libre de jouer pratiquement tout le temps jusqu'à l'âge de 15 à 17 ans, les filles passaient la plupart de la journée, entre quelques commissions et un peu de garde des nourrissons, à jouer. » (Robert Bailey)
  • « Les enfants (!Kung) jouaient de l'aube au coucher. » (Nancy Howell)
La liberté que l'enfant chasseur-cueilleur joui pour poursuivre ses propres intérêts vient partiellement de la compréhension des adultes que de telles poursuites est le chemin le plus sûr pour l'éducation. Il vient aussi de l'esprit général d'égalitarisme et d'autonomie personnelle qui imprègne les cultures chasseur-cueilleur et qui s'applique aussi bien aux enfants qu'aux adultes [2]. Les adultes chasseurs-cueilleurs voient leurs enfants comme des individus complets avec des droits comparables à ceux des adultes. Leur supposition est que la volonté de l'enfant, par leur propre accord, commencera à contribuer à l'économie du groupe quand ils seront prêts sur le plan du développement à le faire. Il n'y a pas besoin de faire faire aux enfants ou à qui que ce soit ce qu'ils ne veulent pas faire. C'est remarquable de penser que notre instinct d'apprentissage et de contribution à la communauté évolue dans un monde dans lequel nos instincts sont ouvert à la confiance.

4. L'enfant observe les activités des adultes et intègre ces activités dans leurs jeux.

L'enfant chasseur-cueilleur n'est jamais isolé des activités de l'adulte. Ils observent directement tout ce qui se passe dans le camp, les préparations pour les déplacements, la construction des huttes, la fabrication et l'entretien des outils et autres objets, la préparation de la nourriture et la cuisine, l'allaitement et le soin des petits enfants, les précautions prisent contre les prédateurs et les maladies, les potins et les discussions, les querelles et les opinions, les danses et les festivités. Ils accompagnent parfois les adultes sur les voyages de collecte de nourriture et à l'âge d'environ dix ans, les garçons commencent parfois à accompagner les hommes à la chasse.

L'enfant ne fait pas qu'observer toutes ces activités, mais il les intègre aussi dans leurs jeux, et à travers ce jeu, ils deviennent compétent dans ces activités. Tandis qu'ils grandissent, leurs jeux deviennent graduellement une activité réelle. Il n'y a pas une division nette entre la participation par le jeu et la véritable participation dans les activités valorisé par le groupe.

Par exemple, les garçons qui vont un jour jouer à la chasse aux papillons avec leurs petits arcs et flèches vont un jour plus tard, jouer à la chasse aux petits mammifères en en ramenant certain à la maison pour manger et quelques jours plus tard rejoindre les hommes sur de véritables chasses, toujours dans l'esprit du jeu. Un autre exemple pour les garçons comme les filles est de prendre l'habitude de jouer à construire des huttes inspiré par les vraies huttes que leurs parents construisent. Dans sa réponse à notre questionnaire, Nancy Howell a montré que les enfants !Kung construisent généralement un village entier de huttes pour jouer à quelques mètres du véritable village. Le village de jeu sert alors d'aire de jeux qui leur permet de se comporter de plusieurs manières en écho aux scènes qu'ils observent chez les adultes.

Les personnes interrogées par notre sondage réfèrent aussi à de nombreux exemples d'activités d'adulte valorisées qui sont imités régulièrement dans le jeu de l'enfant. Creuser des racines, pécher, enfumer les porcs-épics pour les faire sortir de leur cache, cuisiner, soigner les petits enfants, escalader les arbres, construire des échelles de plantes, utiliser les couteaux et autres outils, faire des outils, porter des charges très lourdes, construire des radeaux, faire des feux, se défendre contre les attaques des prédateurs, imiter les animaux (un moyen pour identifier les animaux et d'apprendre leurs habitudes), faire de la musique, danser, raconter des histoires et débattre oralement sont tous mentionnés par une ou plusieurs personnes sondées. Comme tous ces jeux prennent place dans un environnement où les âges sont mixés, les plus petits enfants apprennent constamment des plus vieux.

Personne n'a à dire ou à encourager l'enfant à faire tout cela. Ils le font naturellement parce que, comme les enfants partout ailleurs, il n'y a rien que désir plus un enfant que de grandir et d'être comme les adultes prospères qu'ils voient autour d'eux. Le désir de grandir est une motivation puissante qui se mélange avec les pulsions de jeu et d'exploration qui assure que l'enfant, si on lui donne la chance, pratiquera sans fin les aptitudes dont ils ont besoin pour les développer et devenir un adulte efficace.

Quelle pertinence pourrait avoir ces observations pour l'éducation dans notre culture ?

Notre culture est bien sûr très différente des cultures chasseurs-cueilleurs. Vous pourriez bien douter que les leçons à propos de l'éducation que nous apprenons des chasseurs-cueilleurs puissent être appliqué efficacement dans notre culture aujourd'hui. Pour commencer, les chasseurs-cueilleurs n'ont pas la lecture, l'écriture ou l'arithmétique et peut-être que naturellement, l'apprentissage par des moyens auto motivé ne fonctionne pas pour apprendre ces trois disciplines. Dans notre culture, contrairement aux cultures de chasseurs-cueilleurs il y a une quantité incalculable de moyens pour gagner sa vie, une quantité incroyable de techniques, de capacités, d'aptitudes et de connaissances qu'un enfant pourrait acquérir et il est impossible pour l'enfant dans leur vie quotidienne d'observer toutes les activités et compétences des adultes directement. Dans notre culture, contrairement aux cultures de chasse et de cueillette, les enfants sont largement séparés du monde du travail des adultes, ce qui réduit leurs opportunités de voir ce que font les adultes et d'incorporer ces activités dans leurs jeux.

Dans mon prochain acompte, je vais plaider en faveur de ce moyen naturel d'apprentissage, qui marche si bien pour les chasseurs-cueilleurs, fonctionne en pratique aussi bien pour nos enfants quand nous leur fournissons un environnement éducatif qui permet à ces moyens d'exister et fonctionner. Mon prochain acompte parlera de l'école à Framingham au Massachusetts où depuis quarante ans des enfants et des adolescents ont été éduqué par eux-même avec énormément de succès et grâce à leur autodétermination dans le jeu et l'exploration.

Notes:
1 Y. Gosso et al. (2005), "Play in hunter-gatherer societies." In A. D. Pellegrini & P. K. Smith (Eds.), The nature of play: great apes and humans. New York: Guilford.
2 S. Kent (1996), "Cultural diversity among African foragers: causes and implications." In S. Kent (Ed.), Cultural diversity among twentieth-century foragers: an African perspective. Cambridge, England: Cambridge University Press.

Publié le 2 Août 2008 par Peter Gray

dimanche 4 mai 2014

Libre d'apprendre blog 03, Les enfants s'éduquent eux-même 2 : Nous savons tous que c'est vrai pour les jeunes enfants

Les enfants s'éduquent eux-même 2 : Nous savons tous que c'est vrai pour les jeunes enfants
Observer de jeunes enfants apprendre pourrait révolutionner notre vision de l'éducation.
Publié le 23 Juillet 2008 par Peter Gray

Ne vous êtes-vous jamais arrêté pour penser à la façon dont les enfants apprennent pendant les premières années de leur vie, bien avant de commencer l'école, avant que qui que ce soit n'essaye de manière systématique à leur enseigner quelque chose ? Leur apprentissage vient naturellement, il résulte de leurs instincts à jouer, explorer et observer les autres autour d'eux. Mais dire que cela vient naturellement n'est pas dire que cela arrive sans efforts. Les nourrissons et les jeunes enfants mettent une énergie énorme dans leur apprentissage. Leurs capacités pour soutenir une attention, pour les efforts psychiques comme physiques, malgré les barrières et les frustrations qui les submergent sont extraordinaires. La prochaine fois que vous pouvez voir des enfants qui ont moins de cinq ans, asseyez-vous et regardez les un temps. Essayez d'imaginer ce qui se passe dans l'esprit de l'enfant à chaque moment de ses interactions avec le monde. Si vous vous offrez ce luxe, vous obtiendrez une belle surprise. L'expérience pourrez-vous conduire à penser l'éducation sous une nouvelle lumière, une lumière qui brille de l'intérieur de l'enfant plutôt que de l'extérieur.

Ici je vais esquisser un petit peu ce que les psychologues du développement ont appris à propos de l'apprentissage des jeunes enfants. Pour aider à mettre en relation cette connaissance à la pensée sur l'éducation, je vais organiser l'esquisse en catégories : l'éducation physique, linguistique, scientifique et socio-morale.


L'éducation physique

Commençons avec l'apprentissage de la marche. Marcher sur deux jambes est un trait d'espèce typique aux êtres humains. Dans un certain sens, nous sommes née pour ça. Pourtant, même si c'est le cas, cela ne vient pas facilement. Chaque être humain qui vient dans ce monde fait des efforts énormes pour apprendre à marcher.

Je me souviens d'un jour de printemps lorsque mon fils, quelque part vers son premier anniversaire, en était à l'étape où il pouvait marcher en se tenant à quelque chose mais ne pouvais pas faire de pas seul. Nous voyagions ce jour sur un large bateau de tourisme et mon fils à insisté pour passer toute la traversée à marcher sur le pont en me tenant la main. Nous avons passé de nombreuses heures à marcher le long du bateau, me courbant inconfortablement pour que ma main puisse l'atteindre. La motivation était, bien sûr, entièrement la sienne. J'étais simplement un outil pratique, un bâton humain qui marche. J'ai essayé de le persuader de prendre du repos parce que j'en avais besoin, mais il était maître dans l'art de me manipuler pour marcher de nouveau à chaque fois que nous nous arrêtions un moment.

Les chercheurs ont trouvé que le tout petit à son pic d'apprentissage de la marche passaient en moyenne 6 heures par jour à marcher pendant lequel ils faisaient en moyenne 9,000 pas qui les amenaient à voyager la longueur de 29 terrains de football. (Adolph et al., 2003, Child Development, 74, 475-497). Ils n'essayent pas d'aller où que ce soit en particulier ; ils marchent juste pour l'amour de la marche. Ils deviennent particulièrement intéressés dans la marche quand ils sont exposés à une nouvelle sorte de surface. Je suspecte que lors de notre voyage en bateau, mon fils était excité par la marche en partie par le mouvement que faisait le bateau rendant la marche difficile et ajoutant un nouveau challenge stimulant.

Assez tôt à l'étape de marche seul, les enfants tombent souvent et parfois se blessent eux-mêmes, mais ils se relèvent eux-même de nouveau et essayent encore, et encore, et encore, et encore. Après la marche vient la course, le saut, l'escalade, la nage et toutes sortes de nouvelles manières de se déplacer. Nous n'avons pas à enseigner à l'enfant quoi que ce soit et nous n'avons certainement pas à les motiver. Tout ce que nous avons à faire est de fournir un lieu sécurisé et approprié pour leur permettre de pratiquer.

Éducation du langage 

 
Si vous avez déjà essayé d'apprendre un nouveau langage en tant qu'adulte, vous savez à quel point cela est difficile. Il y a des milliers de mots à apprendre et un compte sans fin de règles grammaticales. Et pourtant les enfants maîtrisent leur langue maternelle à l'âge de quatre ans. En fait, les enfants qui grandissent dans une maison bilingue acquièrent deux langues à l'âge de quatre ans et trouve une manière pour les garder distinctes.

Ceux qui sont âgés de quatre ans ne peuvent décrire les règlent grammaticale de leur langue (pas plus que la plupart des adultes), mais leur connaissance implicite des règles est claire dans leurs discours et compréhension. En anglais, ils ajoutent « s » à de nouveaux noms pour les mettre pluriel, ils ajoutent « ed » à de nouveaux verbes pour les mettre au temps passé et manifestent une compréhension des catégories grammaticales (noms, verbes, adjectifs, adverbes et ainsi de suite) dans la construction de nouvelle phrases. Les nourrissons peuvent venir dans ce monde avec quelques compréhensions innées du langage, comme Noam Chomsky l'a longtemps suggéré, mais les mots et règles spécifiques de chaque langue sont différents et ont clairement besoin d'être appris.

Les nourrissons et les jeunes enfants s'éduquent eux-même continuellement sur le langage. Dans les prémisses de la petite enfance ils commencent à avoir une sorte de langue fait de gazouillis, pratiquant les actes moteurs de l'articulation. Avec le temps ils restreignent de plus en plus leurs gazouillis pour se concentrer sur les sons du langage spécifique qu'ils entendent autour d'eux. À l'âge de quelques mois on peut observer chez eux l'attention qu'ils portent au discours des autres et à s'engager dans des activités qui semblent être conçues pour les aider à découvrir ce que les autres disent. Par exemple, ils suivent régulièrement les yeux des enfants et des adultes plus vieux pour voir ce que les autres sont en train de regarder ce qui les aide à deviner ce dont ils parlent. Avec cette stratégie, un tout-petit dans le jardin qui entend quelqu'un dire, « quel beau chrysanthème » a une bonne chance d'identifier comment l'on se réfère à un objet. Entre l'âge de 2 à 17 ans, les jeunes personnes apprennent une moyenne de 60,000 mots (Bloom, 2001, Behavior & Brain Sciences, 24, 1095-1103) ; cela représente presque un nouveau mot toutes les heures depuis qu'ils sont éveillés.

L'apprentissage de la langue, comme celle d'apprendre à marcher est un jeu. C'est absorbant, intense et réalisé pour son propre bien. Les jeunes enfants vont de tous côtés en nommant les choses juste pour l'aspect amusant de les nommer et non pour obtenir une autre récompense. Et alors que les enfants grandissent, leurs jeux de mots deviennent toujours plus sophistiqué, prenant des formes variées telles que des devinettes, des jeux de mots et des rimes. Nous ne pouvons enseigner une langue à l'enfant, la seule chose que nous pouvons faire est de fournir un environnement humain normal dans lequel ils peuvent apprendre et pratiquer, c'est tout. Un environnement dans lequel ils peuvent rentrer en relation avec des personnes qui parlent.

L'éducation à la science

Les jeunes enfants sont énormément curieux à propos de tous les aspects du monde autour d'eux. Même durant leurs premiers jours de vie, les nourrissons passent plus de temps à regarder les nouveaux objets que ceux qu'ils ont déjà vus avant. Jusqu'à l'âge auquel ils ont assez de coordination œil-main pour atteindre et manipuler les objets, ce qu'ils font constamment. À l'âge de six mois, ils examinent chaque objet qu'ils peuvent atteindre de façon qui est conçue parfaitement pour en apprendre à propos de ses propriétés physiques. Ils le presse, le passe de main en main, le regarde de chaque côté, le secoue, le lâche pour regarder ce qui se passe. Et à chaque fois que quelque chose d'intéressant se passe ils essayent de le répéter juste pour prouver que ce n'était pas un coup de chance. Regarder un enfant de six mois en action c'est voir un scientifique.

Le premier but de l'exploration des jeunes enfants est d'apprendre comment contrôler leur environnement. Beaucoup d'expériences ont montré que les nourrissons et les jeunes enfants, en relation avec les objets qu'ils actionnent, sont bien plus intéressé par les objets qu'ils peuvent contrôler sur ceux qu'ils ne peuvent pas. Par exemple, un poste audio qui peut être allumé et éteint à travers un petit effort de leur part est bien plus fascinant que ceux qui s'allument et éteignent seuls ou sous le contrôle d'un adulte. Ils sont particulièrement attirés vers ce genre d'objet pendant la période où ils apprennent à les contrôler. Une fois qu'ils ont appris à contrôler un objet et en ont épuisé toutes les possibilités d'actions, ils tendent vers une perte d'intérêts pour l'objet. C'est pourquoi la boite en carton qui a une sorte de jouet fantaisiste incontrôlable peut alimenter l'intérêt de l'enfant pendant un temps plus long que le font les jouets classiques. 

 
L'impulsion qui permet de découvrir comment les objets fonctionnent et comment les contrôler ne se terminent pas seulement dans la jeune enfance, cela continue aussi longtemps que l'enfant et l'adulte sont libres de suivre leurs propres chemins. Cela a conduit à la fondation de la science. Rien ne détruit plus rapidement un environnement dans lequel l'on dit à tout le monde ce qu'ils doivent faire avec les nouveaux objets et comment le faire. L'aspect amusant de la science réside dans la découverte, pas dans la connaissance qui résulte. Cela est vrai pour chacun d'entre nous, que nous ayons 6 mois explorant un téléphone portable, deux ans explorant une boîte en carton ou un scientifique adulte explorant les propriétés d'une particule physique ou une enzyme. Personne ne se dirige vers la science parce qu'ils aiment que d'autres répondent à leurs questions, ils se dirigent vers la science parce qu'ils aiment découvrir les réponses à leurs propres questions. C'est pourquoi notre méthode standard d’entraînement à la science ne fait pas d'eux des scientifiques. Ceux qui deviennent scientifiques le font en dépit d'un tel entraînement.

L'éducation sociale et morale

Ce qui est encore plus fascinant pour les jeunes enfants que l'environnement physique est l'environnement social. Les enfants sont naturellement attirés vers les autres, plus particulièrement ceux qui sont un peu plus vieux qu'eux-même et un petit peu plus compétent. Ils veulent faire ce que les autres font. Ils veulent aussi jouer avec les autres. Le jeu social est le moyen premier pour l'éducation sociale et morale de chaque enfant.

C'est à travers le jeu que les enfants apprennent à entrer en relation avec les autres. Dans le jeu ils doivent prendre en compte les besoins des autres enfants, apprendre à voir d'autres points de vue, apprendre à faire des compromis, apprendre à négocier avec les différences, apprendre à contrôle leurs propres impulsions, apprendre à plaire aux autres pour les garder comme partenaire de jeu. Ce sont toutes des leçons difficiles et sont parmi les leçons les plus importantes que chacun d'entre nous doit apprendre si nous souhaitons vivre des vies heureuses. Nous ne pouvons pas apprendre ces leçons aux enfants, la seule chose que nous puissions faire est de les laisser jouer avec les autres et les laisser expérimenter par eux-même les conséquences de leurs échecs et succès sociaux. La forte impulsion innée à jouer avec les autres est ce qui motive tous les enfants normaux à travailler dur pour garder une forme de relation de jeux avec les autres. L'échec à entrer en relation termine le jeu et la conséquence naturelle est une expérience d'apprentissage très puissante. Aucun cours ou conseils de mots que nous pouvons fournir ne peut se substituer à une telle expérience. Je ne vais pas élaborer davantage sur ce sujet maintenant. Ce sera le sujet de futurs acomptes.

Que se passe-t-il avec la motivation de l'enfant à l'âge de cinq ou six ans ?

Une fois, alors que mon fils avait sept ans dans une école publique, j'ai fait part à son professeur qu'il semblait avoir beaucoup plus d'intérêt dans l'apprentissage avant que l'école commence, que la motivation qu'il avait maintenant. Sa réponse était un peu comme ça : « Et bien, je suis sûre que vous savez quand tant que psychologue, il s'agit d'un changement du développement naturel. L'enfant par nature est un étudiant spontané quand il est petit mais par la suite devient plus orienté vers des tâches. » 
 
Je peux comprendre d'où vient l'idée qu'elle a. J'ai vu des manuels de psychologie du développement qui divise les unités en accord avec l'âge et parle de la période avant l'école des « années de jeux ». Toutes les discussions qui concernent le jeu sont dans ces premiers chapitres. C'est comme si le jeu stoppait à l'âge de cinq ou de six ans. Les chapitres restants concernent largement les études sur comment l'enfant accomplit les tâches que les adultes leur donnent à réaliser. J'imagine que cette enseignante a lu de tels livres quand elle a pris des cours sur l'éducation. Mais de tels livres présentent une vue déformée de ce qui est naturel. Dans les deux prochains acomptes je présenterais des preuves que lorsque les jeunes enfants au-delà de l'age de cinq ou six ans ont la liberté et les opportunités de suivre leurs propres intérêts, leur impulsion de jeu et d'exploration continue à les motiver aussi fort qu'avant dans des directions et des formes toujours plus sophistiquées d'apprentissage.

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Vous pouvez participer à cet acompte en partageant vos pensées, avez-vous observé des activités de jeunes enfants qui confirment et rendent comptent des arguments que je présente ici ? Que pensez-vous de cette tendance à vouloir délibérément enseigner aux jeunes enfants et même les tester au jardin d'enfant et la maternelle ? Quelle est votre vue de l'environnement d'apprentissage idéal pour votre enfant ?