vendredi 26 septembre 2014

Libre d'apprendre BLOG12, La variété des Jeux répond aux besoins de l'existence humaine

La variété des Jeux répond aux besoins de l'existence humaine
Il se trouve dans le jeu, les habiletés que les enfants ont le plus besoin pour leur survie.


D'un point de vue évolutif, l'objectif principal du jeu est l'éducation. Le jeu est le moyen naturel pour assurer que les jeunes mammifères pratiqueront les aptitudes dont ils ont besoin pour leur survie. Vous pouvez deviner ce à quoi va jouer un jeune mammifère en connaissant ce qu'il doit apprendre. Les jeunes carnivores, tels que les lions et les tigres jouent à se poursuivre, se pister et à s'échapper. Les jeunes zèbres et les autres animaux qui sont la proie aux lions jouent à courir, esquiver et s'échapper. Les singes jouent sans fin à se chasser les uns les autres en se balançant d'arbre en arbre. Les jeunes humains, qui ont bien plus à apprendre que ne l'ont toutes les autres espèces, jouent à une plus grande variété de formes de jeux que ne le font les jeunes des autres espèces.


Il s'agit du premier essai d'une série consacré aux valeurs éducatives du jeu chez l'homme. Mon point de vue dans ce présent acompte est que les formes universelles de jeu chez l'homme, les mêmes formes qui peuvent être observées quelle que soit la culture humaine, répondent bien aux différentes aptitudes que les êtres humains doivent développer où qu'ils soient pour survivre et prospérer. D'un point de vue évolutif, il ne s'agit pas d'un accident.


En mise en garde, Je dois noter que la variété des jeux que je liste et décris ci-dessous ne sont pas des catégories qui s'excluent les unes les autres. À n'importe quelle occasion durant un jeu que vous observez il y a des chances qu'une forme soit mixée avec une ou plusieurs autres formes de jeu. Je pense que vous reconnaîtrez toutefois dans la liste, l'éventail des types de jeu que nous considérons plus ou moins comme acquis chez l'enfant, car nous les voyons partout. Je demande, tandis que vous lisez cet essai, de ne pas prendre le jeu comme étant une chose acquise mais de penser à sa valeur extraordinaire dans le développement de l'enfant.


Jeu de locomotion


Tous, ou du moins quasiment tous les jeunes mammifères s'engagent dans des jeux de locomotion, tel que les courses enjouées et sautillantes et les jeunes humains ne font pas exception. Partout les personnes doivent apprendre à contrôler leurs propres corps pour se déplacer rapidement et efficacement à travers l'espace, pour éviter les chutes et pour se remettre des chutes qui arrivent inévitablement. Comme je l'ai noté dans un essai précédent de ce blog (les enfants s'éduquent eux-même partie 2), les tout-petits passent en moyenne six heures par jour à marcher de manière enjouée, à marcher pour le simple fait qu'il est amusant de marcher. Dans ce processus ils deviennent experts à l'aptitude humaine universelle de la marche à deux jambes. Après la marche arrive la course, les sauts, l'escalade, les pirouettes et selon l'environnement et la culture, la nage, la pratique du vélo, du patin à roulettes, du patin à glace, la pratique de la roue et toutes sortes d'autres manières d'expérimenter les frissons du mouvement. Les enfants et aussi les adultes ne font cela pour aucune autre raison que parce que c'est amusant, mais dans ce processus ils acquièrent des compétences qui pourraient leur sauver la vie de nombreuses façons dans le futur.


Jeu de lutte et de cabriole


S'imbriquant aux jeux de locomotion est le jeu de la lutte et de la cabriole, la chasse et le combat enjoué, que l'on partage aussi avec d'autres mammifères. Comme tous les mammifères, nous sommes des êtres physiques qui avons besoin de corps en forme pour le travail quotidien et les urgences. Les jeux de luttes et de cabrioles construisent une force, une coordination et une endurance. Les enfants ne portent pas de poids et ne font pas des tours de piste en courant pour garder la forme. Rien ne serait plus maussade et ennuyeux que cela. À la place, ils se chassent les uns les autres jusqu'à peut-être lutter et faire des combats d'épées jusqu'à un épuisement joyeux et plusieurs fois par jour s'ils en ont l'opportunité. Rien n'est plus amusant que ça !


Dans la plupart des cultures les garçons et les filles s'engagent de manière égale dans des chasses enjouées mais partout les garçons s'engagent davantage dans des bagarres enjouées que ne le font les filles. Le jeu de combat est parfois confondu avec les vraies bagarres par les adultes qui n'y regarde pas de suffisamment près, mais pour ceux qui regardent attentivement la distinction est très claire. En réalité, il n'est pas déraisonnable de dire que le jeu de bagarre est l'opposé du combat sérieux. Dans les vraies bagarres, l'objectif est de blesser l'autre personne et/ou de faire fuir l'autre personne. Dans une bagarre pour jouer, l'objectif est de délibérément utiliser des mouvements de bagarre fictionnelle sans blesser l'autre personne ou lui donner envie de partir. Quelques chercheurs ont affirmé que la fonction majeure du jeu de bagarre, au-delà du simple exercice physique, est d'aider les enfants à se restreindre et plus particulièrement à aider les garçons à apprendre à rester à forte proximité d'autres garçons de manière paisible. Le jeu de bagarre est une des façons dont les garçons se lient. On pourrait penser qu'il s'agit du moyen pour les garçons de se prendre dans les bras. Mais je garde cette histoire pour un futur essai.


Jeu de langage


Nous sommes un animal linguistique et c'est pourquoi nous avons des jeux de langage qui nous enseignent comment parler. Personne n'a besoin d'enseigner le langage aux jeunes enfants. Ils l'apprennent d'eux-même à travers le jeu. Les premières étapes du jeu de langage impliquent la production de sons qui ressemble au langage. À environ l'âge de 2 mois, les nourrissons commencent à faire de manière répété à sortir des sortes de voyelles en roucoulant – ooh ooh ooh, eeh, ahhh, eeh, aah. À environ l'âge de 4 à 5 mois, le roucoulement se change graduellement en babillage lorsque le bébé commence à mélanger des consonnes aux voyelles – ba ba bou ba ga da da da badada. De tels roucoulements et babillements sont clairement du jeu. Il prennent place seulement lorsque le bébé est heureux, il a une structure, il est auto-motivé, ce n'est pas fait dans l'objectif d'obtenir quelque chose, cela prend place simplement pour sa propre personne. Le tout forme un jeu. Avec le temps, les sons babillés commencent progressivement à ressembler aux sons de la langue native de l'enfant, et à l'âge d'environ un an, les premiers mots de l'enfant apparaissent et sont répétés encore et encore d'une manière enjouée.


Tandis que les enfants vieillissent, ils commencent à jouer avec de simples constructions grammaticales. Il y a de nombreuses années, pour sa recherche en vue de son doctorat, Ruth Hirsch Weir a enregistré et analysé le « discours au berceau » de son fils Anthony alors qu'il avait de 28 à 30 mois. Comme ce discours avait lieu quand Anthony était seul dans son berceau et que cela n'impliquait clairement pas d'intention de communiquer, il s'agissait d'un pur jeu. Certains des discours au berceau d'Anthony évoquent ces phrases répétitives enregistrées, avec des variations systématiques que vous pourriez écouter afin d'apprendre une langue étrangère. Voici un exemple (extrait du livre de Weir, 'language dans le berceau')


« Quelle couleur ? Quelle couleur la couverture ? Quelle couleur le balai ? Quelle couleur le verre ? .. Pas la couverture jaune, la blanche. Ce n'est pas noir, c'est jaune. Pas jaune, rouge. »


Dans la première partie de cette phrase, Anthony joue avec sa nouvelle habileté à demander quelle est la couleur des choses et consolide sa compréhension des mots des couleurs. Dans la seconde partie il continue à jouer avec la couleur des mots, mais maintenant il porte son attention à la négation et la correction.


Le jeu avec la pratique du langage ne prend pas seulement place quand l'enfant est seul, il prend aussi place dans des échanges de pseudo-communication avec les autres. Le fameux psychologue du développement Jean Piaget a donné comme exemple, l'échange suivant entre sa fille de 3 ans et lui-même (dans son livre « Le jeu, les rêves et l'imitation dans l'enfance. ») :


Qu'est-ce que c'est ? (demanda-t'elle en montrant une image) – C'est une étable – Pourquoi ? – C'est une maison pour les vaches. – Pourquoi ? - Parce qu'il y a des vaches à l'intérieure, ne vois-tu pas ? – Pourquoi y a-t-il des vaches ? – Ne vois-tu pas ? Elles ont des cornes – Pourquoi ont elles des cornes ? et ainsi de suite.


Très certainement, la fille ici ne posait pas des questions pour obtenir des informations mais plutôt elle jouait à exercer sa nouvelle capacité à poser des questions et à susciter des réponses de son père. Tous ceux d'entre nous qui avons passé du temps avec de jeunes enfants ont expérimenté des échanges similaires. Ils peuvent être frustrants ou amusants, selon que l'on prend les questions sérieusement ou si l'on reconnaît là un jeu de langage.


Avec davantage de développement, le jeu de langage de l'enfant peut impliquer des jeux de mots, des rimes, des allitérations et des distorsions délibérées de la grammaire qui aident tous l'enfant à consolider la croissance de sa compréhension des sons linguistiques, des mots, de la grammaire et des sens. Écoutez attentivement le langage enjoué de n'importe quel jeune enfant, seul ou dans un pseudo-dialogue, et vous découvrirez de nombreux exemples de pratiques de constructions qui représentent des défis joyeux pour l'enfant.


Jeu d'exploration


Nous sommes l'Homo Sapiens, l'animal malin, qui crée un sens au monde et nous avons pour cela des jeux d'exploration qui mélange l'esprit de jeu avec la curiosité pour nous aider à comprendre ce qui nous entoure. Les bébés nouveau-nés, même lors de leur premier jour hors de l'utérus, cherchent des formes qui sont nouvelles pour eux plutôt que des formes qu'ils ont déjà vues plutôt dans la journée. En quelques semaines, les bébés commencent à mettre dans leur bouche ce qu'ils peuvent atteindre. Comme les chiots, ils examinent les choses oralement en les mettant dans la bouche. À l'âge d'environ cinq ou six mois, ils font une transition vers le moyen unique des humains pour examiner les objets, avec les mains et les yeux ensemble. Mettre un nouvel objet à portée d'une enfant de six mois et elle le ramassera, le mettra devant ses yeux pour le regarder, le serrera, le frottera, le retournera, le passera d'une main à une autre, le secouera, le tapera et agira dessus de nombreuses manières qui semblent bien lui permettre d'apprendre tout ce qu'il faut concernant les propriétés de l'objet.


Nous venons dans le monde comme de petit scientifique, préprogrammé à essayer de comprendre tout ce qui est autour de nous. Personne ne nous a dit d'explorer et d'apprendre notre environnement, nous le faisons naturellement, toute notre vie, d'une manière de plus en plus sophistiquée, à moins que quelqu'un le transforme en travail en essayant de nous le faire faire.


Jeu de construction


Nous sommes des animaux qui survivent en construisant des choses. Ce qui inclut des abris, des outils, des dispositifs qui nous aident à nous déplacer d'un lieu à un autre, et nous avons pour cela des jeux de construction, qui nous enseignent la construction. Dans les jeux de construction, un enfant fait tout son possible pour produire un objet qu'il ou elle a dans l'esprit. Un enfant qui fait un château de sable ou qui crée un vaisseau à partir de blocs, ou qui dessine une girafe est engagé dans un jeu de construction.


Dans de nombreux cas, les objets construits dans un jeu de construction sont des miniatures ou des versions factices des objets que les adultes utilisent et construisent dans la culture. Les enfants chasseurs-cueilleurs font dans leurs jeux des versions plus petites de huttes, arcs et flèches, sarbacane, filets, couteaux, frondes, instruments de musique, des bâtons à creuser, des radeaux, des échelles de cordes, du mortier, des pilons et des paniers. Par de tels jeux, ils deviennent bon dans la construction et alors qu'ils passent l'âge adulte ils sont parfaitement qualifiés pour faire des versions utiles des choses réelles.


Le jeu de construction peut être avec des mots et des sons aussi bien que des substances et les personnes partout, les adultes comme les enfants, produisent des histoires, des poèmes et des mélodies dans leurs jeux. Parmi les formes de construction innombrables réalisées de manière enjouée par les enfants dans notre culture aujourd'hui sont les logiciels informatiques, les histoires écrites et les codes secrets constitués de systèmes de symboles inventés. Le jeu de construction peut aussi bien être intellectuel que manuel.


Jeu d'imagination et de simulation sociodramatique


Nous sommes des animaux imaginatif, capable de penser à des choses qui ne sont pas immédiatement présentent, ainsi nous avons des jeux d'imagination qui construise nos capacités à imaginaire. Dans ce genre de jeux, les enfants établissent certaines propositions concernant la nature de leur monde imaginaire et ensuite jouent dans ce monde en suivant ces propositions avec logique. En faisant cela ils mettent en pratique les mêmes capacités qui nous permettent, en tant qu'adultes, de penser à des choses qui ne sont pas présentent immédiatement, ce que nous faisons tous quand nous devons planifier pour le futur et que c'est ce que les scientifiques font lorsqu'ils développent des théories pour expliquer ou prédire des événements dans le monde réel.


Nous sommes une espèce intensément sociable, ce qui requière de la coopération avec les autres pour survivre, et c'est pourquoi nous avons de nombreuses formes de jeux sociaux, qui nous enseigne à coopérer et à restreindre nos impulsions de manière à nous rendre socialement acceptable. La forme sociale des jeux d'imagination dans lequel les enfants s'engagent en élaborant conjointement des aventures imaginaires et jouent les rôles et les scènes qu'ils ont construits ensemble est appelé le jeu sociodramatique. Dans de tels jeux, les enfants font bien plus que de mettre en pratique leur imagination. Alors qu'ils jouent des rôles, ils mettent en pratique leurs compétences à se comporter en accord avec les conceptions partagées de ce qui est ou n'est pas approprié. Si vous jouez le rôle d'une maman, d'un papa, ou d'un animal de compagnie dans la maison, alors vous devez vous comporter en accord avec les compréhensions que les joueurs partagent sur la façon dont se comportent les mamans, les papas ou les chiens. Vous ne pouvez pas vous comporter de manière impulsive mais vous devez penser à ce que vous faites pour être sûr que c'est acceptable. L'apprentissage du contrôle de soi est peut-être la fonction générale la plus importante de toutes les sortes de jeu.


Les enfants dans les jeux sociodramatiques jouent aussi à la pratique de l'art de la négociation. Lorsqu'ils décident qui jouera quel rôle, qui utilisera quels accessoires, quelle scène ils joueront et comment tout les joueurs en viennent à se mettre d'accord. En effet, une règle de base de tous les jeux sociaux est que tous doivent être d'accord. Si quelqu'un est laissé mécontent par une décision il s'en ira et si tout le monde s'en va, il n'y aura pas de jeu. Comme la motivation pour jouer est forte, la motivation de garder les autres joueurs content est forte. Cela est vrai pour tous les jeux sociaux, mais cela est particulièrement apparent dans les négociations qui sont observées dans les jeux sociodramatiques. Garder nos compagnons heureux, de manière à ce qu'ils restent avec nous et qu'ils continuent à nous soutenir le long de la vie, est sûrement une des compétences de survie ayant la plus grande valeur pour un humain, et les enfants pratiquent continuellement cette compétence dans des jeux sociaux.


Les jeux avec des règles claires


Nous sommes des animaux respectueux des lois, aptes à garder des contrats et à suivre des règles claires qui ont été socialement acceptées et nous jouons alors à des jeux formels, qui nous enseignent à suivre des règles explicites.


Tous les jeux, à degrés différents impliquent des règles. Des règles dans l'esprit du joueur donnent une structure à toute la forme de jeu. Dans le jeu de bagarre, par exemple, une règle de base est que vous ne blessez pas vraiment l'autre personne. Vous ne frappez pas, ne mordez pas, ou ne griffez pas, et si vous êtes le plus grand et le plus fort des deux, vous n'utilisez pas toute votre force. Dans le jeu de construction une règle de base est que vous devez tenter de représenter un objet que vous avez visualisé dans votre esprit, vous ne gribouillez pas ou n'assemblez pas des blocs au hasard. Dans les jeux sociodramatiques, une règle générale est que vous devez agir en accord avec la compréhension commune sur la façon dont une personne ou un animal que vous imitez devrait agir. Les règles dans toutes ses formes de jeu sont pour la plupart implicites, elles sont comprises sans pour autant être dites. Dans les jeux formels, les règles sont explicites, ce qui signifie qu'elles sont clairement désignées de manière catégorique de façon à rendre possible à un observateur de vérifier si une règle a été suivie ou non. Tous les jeux compétitifs ont ce genre de règles, car elles sont nécessaires pour rendre la compétition équitable, mais de nombreux jeux non compétitifs le font aussi. La danse et les jeux coopératifs comme la corde à sauté (ou le but de garder la corde en rythme pour la tourner et le sauteur à sauter aussi longtemps que possible) sont des exemples de jeux coopératifs avec des règles formelles.


Partout, les êtres humains doivent suivre aussi bien des règles implicites que des règles explicites pour fonctionner socialement. Par exemple, une chasse coopérative peut impliquer des règles explicites concernant ce que chaque membre de la partie de chasse doit faire et quand. Les personnes ont aussi besoin de respecter les règles ou les lois qui sont conçues pour garder la paix à l'intérieur de la communauté, et ils ont besoin de suivre des accords sociaux (des contrats oraux ou écrit) réalisés entre eux-même et les autres. Ces aptitudes sociales essentielles sont exercées dans les jeux formels.
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Quand les enfants sont libres de jouer, lorsqu'ils ont suffisamment de temps de jeu, et lorsqu'ils ont un éventail de partenaires de différents âges avec lesquels jouer, ils jouent alors de toutes ces manières. En faisant cela, ils apprennent toutes les aptitudes de bases qui leur sont nécessaires en tant qu'être humain d'où qu'il soit originaire, les aptitudes physiques, les aptitudes linguistiques, les aptitudes intellectuelles, les aptitudes sociales, le contrôle de soi, et l'aptitude à tolérer la loi. Nous ne pouvons pas enseigner l'une de ces aptitudes aux enfants. Tout ce que nous pouvons faire est de leur fournir les conditions dans lesquels ils peuvent étudier eux-même, en utilisant les moyens joyeux, ludiques conçu par l'évolution. Notre travail est de nous assurer que les enfants ont beaucoup de temps et d'opportunités pour jouer. Ils se chargeront du reste.
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Publié le 1er Octobre 2008 par Peter Gray
Source : http://www.psychologytoday.com/blog/freedom-learn/200810/the-varieties-play-match-requirements-human-existence